EDITORIAL

La crise politique s’est installée à Madagascar depuis 6 mois maintenant, et aucune solution raisonnable de sortie de crise n’est actuellement en vue. Comme toujours c’est la population pauvre qui est la plus pénalisée, par le ralentissement de l’économie ce qui entraine le renchérissement des denrées de premières nécessités et l’appauvrissement de la majorité de la population malgache. Lors de notre dernière Assemblée Générale, nous avons été sensible à cette situation et nous avons à l’unanimité décidé d’aider les membres modestes des Eglises de la CEIM, en soutenant des projets de micro-crédits. Dans cette lettre, nous vous présentons deux projets, l’un agricole et l’autre de pêche. Ces projets se situent dans la région de Mananjary, une des provinces les plus pauvres de la Grande Ile.

 

Nous demandons au Seigneur toute la sagesse et l’intelligence nécessaire, pour la mise en place de la structure de gestion et de suivi de ces projets à Madagascar. Merci de nous accompagner par vos prières et votre générosité, pour apporter un peu de soulagement et d’espoir à nos frères et sœurs malgaches.

« Partage ton pain avec celui qui a faim et fais entrer chez toi les pauvres sans foyer ! Quand tu vois un homme nu, couvre-le ! Ne cherche pas à éviter celui qui est fait de la même chair que toi ! »

EsaÏe 58 : 7

Gilbert Presle

SITUATION POLITIQUE NOUVELLES ET ECONOMIQUE

La situation politique et économique à Madagascar est préoccupante pour tous ceux qui connaissent et aiment ce pays. Lors de ma dernière visite, juste après le coup d’état qui a renversé le président Ravalomanana, j’ai essayé de comprendre la situation et son effet sur la vie des habitants du pays. J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs villes et de discuter avec pas mal de personnes, mais il n’est pas facile de saisir complètement les enjeux de la situation pour autant. Voici quelques constatations.

D’abord, la vie du pays n’est pas vraiment “bouleversée” malgré la situation. Les Malgaches restent malgaches : calmes, accueillants et polis. La quasi-totalité désire simplement que la situation se calme pour que la vie puisse reprendre. Malgré les craintes de plusieurs en Occident, je n’ai constaté absolument aucun changement dans l’attitude des gens vis à vis d’un étranger. J’étais rassuré de constater que Madagascar est toujours le pays que j’aime tant. Mon voyage et les visites que j’ai pu faire à différents endroits pour former les croyants et voir les besoins humanitaires n’ont pas du tout été gênés par ces troubles

Toutefois, la situation politique a des effet néfastes sur la vie économique. Lors des émeutes (qui ne concernaient que quelques dizaines de milliers de personnes, sur une population de 17 millions, ne l’oublions pas) beaucoup de magasins et d’usines ont été dévalisés et saccagés (et pas seulement ceux appartenant au groupe dirigé par le président). Cela a entraîné la perte d’emploi pour beaucoup.

Ajoutons à cela que les organisations d’aide gouvernementales ont arrêté toute aide financière à Madagascar. Le pays n’ayant plus un gouvernement reconnu légitime par la communauté internationale, les autres pays ne veulent pas envoyer une aide qui passe par le gouvernement. Cela contribue à augmenter la pauvreté dans le pays.

Après le coup d’état, le pays a connu quelques jours de calme relatif, mais cela n’a pas duré. Il a fallu une petite semaine pour que l’opposition s’organise et très rapidement il y a eu des manifestations contre Andry Rajoelina (dit “TGV”). Ces manifestions ont été moins violentes que celles qu’il a lui-même menées contre le président Ravalomanana, mais provoquent des troubles tout de même (régulièrement des blessés ou même des morts quand les forces de l’ordre essaient de les empêcher.)

Prions donc pour une véritable résolution du conflit qui, même s’il ne risque pas de dégénérer en guerre civile, cause des problèmes économiques inutiles dans ce pays déjà en lutte contre une pauvreté endémique. Sachons aussi que l’aide économique à nos frères et sœurs à Madagascar est encore plus importante dans cette situation. Si les organisations gouvernementales ont arrêté pour l’instant leur soutien au pays, les organisations privées comme la MEIM et d’autres peuvent toujours acheminer une aide qui leur sera précieuse.

David SHUTES

MICRO– PROJETS

Face à la situation économique difficile, nous aimerions aider nos frères et sœurs dans la région pauvre du sud-est de l’Ile, afin qu’ils puissent subvenir à leurs besoins et faire vivre leurs familles. Nous souhaitons pour cela mettre en place la formule du micro-crédit. Il s’agit de prêter de l’argent afin d’acheter les biens nécessaires pour leur travail. Le but est qu’ils remboursent cette somme au fur et à mesure, selon leurs possibilités. Les sommes remboursées peuvent ensuite être réinvesties dans d’autres projets. Votre don ne servira donc pas une seule fois, mais plusieurs ! Ce système permet également de responsabiliser les bénéficiaires. Ils peuvent acquérir du matériel qui va les aider à vivre, mais ils sont responsables de la bonne gestion de ce matériel.

Plusieurs projets nous ont été proposés. Nous en avons choisi deux.

PROJET JOSEPH

(l’homme qui a permis aux égyptiens de conserver leurs récoltes en prévision de la famine)

La région Sud Est de Madagascar (Mananjary) a deux récoltes de riz par an. Les chrétiens de cette région aimeraient pouvoir construire un SILO dans chaque village (Il y a une dizaine d’églises tout le long du canal de Pangalane) Ces silos leurs permettraient de conserver les récoltes dans de bonnes conditions, afin de pouvoir les vendre.

La construction d’un silo, pouvant contenir au minimum 5 tonnes de riz, coûte environ 450 euros.

PROJET CEPHAS

(Pierre, le disciple qui était pêcheur)MEIM France : Projet Céphas

Les chrétiens de la région de Mananjary ont comme activités l’agriculture et la pêche. Ils nous ont demandé de les aider à acquérir des pirogues et des filets, afin de leur permettre de vivre en vendant les poissons qu’ils auront pris.

Le coût est de 250 euros par pécheur.

Dans les années 1989-1990 nous avions déjà financé un projet identique pour la région de Tuléar, à l’ouest de l’Ile. Ce projet avait bien fonction recommencer.

Voici quelques impressions recueillies par Serge Razafintsambaina, le président de MEIM-Madagascar, lors de son voyage début juin pour visiter les églises :

« Par la grâce de Dieu, nous venons de faire la visite, Rosa et moi-même, dans le Sud-Est, depuis Mananjary en remontant le fleuve jusqu’à Andonaka (à 120 km à peu près de Mananjary), et nous avons constaté que Dieu ne cesse pas d’agir. Malgré les difficultés rencontrées et les limites de ses serviteurs, Il continue à sauver des âmes.

C’était un voyage formidable, mais jalonné d’épreuves lors du voyage par bateau.

MEIM France : Eglise de  MananjaryLa rencontre avec les frères et sœurs était vraiment formidable. Ils étaient tous content de voir la délégation du CA leur rendre visite, ce qui fait que l’accueil était des plus chaleureux.

Les groupes de dames de différentes localités s’étaient organisés pour préparer le repas des serviteurs (30), réunis pour une formation et séance de travail. Cette petite anecdote m’a particulièrement touché. Un jeudi vers 18h, nous avons rencontré 4 jeunes filles qui allaient rentrer chez elles à pied après avoir fait leur tour de cuisine. Nous leur avons demandé, à quelle heure elles arriveront à la maison, elles ont répondu avec joie, « vers minuit ». Vous vous rendez compte : un peu plus de 5h de marche, dans la nuit, sans lumière !

En résumé, nous étions ravis de ce voyage. Nous avons pu constater l’ardeur et le zèle de nos frères et sœurs malgré la difficulté de travail. Ils ont besoin de nos prières ! »

CONTAINER

Nous prévoyons d’envoyer un container en septembre ou octobre.

Une entreprise nous a donné une quarantaine d’ordinateurs, mais sans écrans. Nous recherchons donc des écrans. Nous aimerions également envoyer des imprimantes, des photocopieuses, du matériel de sonorisation, des fournitures scolaires, des outils pour un atelier bois, du matériel pour le tricot. Pour toute question, merci de contacter Renaud et Isabelle Andriafehivolarisoa (02.37.21.71.62 ou adresse mail : )

Pour cet envoi nous collaborons avec MISSION AIR. Cette Mission prend en charge toutes les démarches, même le dédouanement et le fret. Le coût est de 200 euros/m3. Nous envisageons d’envoyer 10m3 ; il nous faudrait 2000 euros. Si vous avez à cœur de nous aider nous vous en remercions par avance. Si nous avons cent personnes qui s’engagent à donner 20 euros, nous pouvons envoyer ces 10m3. Merci de penser à cela.

NOUVELLES DE RENAUD ET ISABELLE

Chers Frères et Sœurs,

Nous remercions chacun de vous pour votre intercession et votre soutien à notre ministère. Nous remercions aussi les églises de la région parisienne qui nous ont invités pour présenter l’œuvre à Madagascar avec la MEIM-France (Asnières en février, Paris-17e en mars et Montreuil en avril). Ce fut une occasion de partager la parole de Dieu et de passer un moment de communion fraternelle avec chants et parfois repas malgache.

Même si nous sommes à 10 000 km de Madagascar, nous continuons nos activités en faveur de l’île, avec l’équipe de la MEIM-France et la famille. Nous restons en contact permanent avec le CA des églises CEIM, le directeur et l’équipe dirigeante du CEFOI et avec la mission.

Nous avons organisé, avec les membres de l’équipe du voyage missionnaire de 2008 une soirée dans l’église de Chartres au mois de janvier. Plus de 80 personnes ont répondu à l’appel.

Le deuxième temps fort fut la journée du samedi 21 mars à l’église du Tabernacle à Paris avec la participation de Gilbert Presle et de Roland Rajoba comme conférenciers. La journée a été agrémentée par les animations du groupe folklorique malgache « Fafa » et de Jean-Daniel Wahli, venu spécialement de la Suisse. Il a voyagé plusieurs fois à Madagascar, est engagé dans l’évangélisation pour les calendriers « Bonne Semence » en malgache dans les prisons malgaches. Colin Crow, représentant des CAEF a également témoigné. La journée s’est terminée autour d’un buffet malgache.

Continuons de prier pour le pays qui connaît une situation difficile. Des chrétiens de différentes dénominations là-bas se sont mobilisés pour faire une chaîne de prière en faveur du pays. Joignons-nous à eux !

La famille grandit de jour en jour : nous sommes heureux de vous annoncer que Rinantsoa s’est fiancé avec la fille du pasteur Roland Rajoba le 2 mai dernier. Nous vous remercions de prier aussi pour le mariage de notre fille Oly qui aura lieu le 26 septembre à Chartres.

Pour les visites des églises, vous pouvez nous contacter pour fixer les dates. Les enfants peuvent éventuellement participer à ces visites par des chants et témoignages, mais il faut s’organiser à l’avance.

Encore un grand merci pour vos prières.

Renaud, Isabelle, Ruben, Oly, Rinantsoa et Eli ANDRIAFEHIVOLARISOA

VOYAGE MISSIONNAIRE

Nous préparons un voyage missionnaire qui aura lieu en août 2010. C’est en effet à ce moment-là qu’aura lieu le congrès national des CEIM. Les participants pourront prendre part à ce congrès. Nous prévoyons également une aide à la construction (école, bloc sanitaire, fontaine ?) Nous définirons cela plus tard selon l’urgence. Nous prévoyons également une formation des serviteurs sur place.

MEIM France : Voyage missionnaireLa durée du séjour est de 21 jours. Prix et date à préciser ultérieurement. Si vous êtes intéressés, merci de nous contacter car le nombre des places est limité.

L’Eternel est ma lumière et mon salut... Il est la force de ma vie.

Psaume 27 :1

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